L’information en dit long sur une charge, encore une, à venir émanant des médias français qui, dans leur majorité, se sont particulièrement illustrés dans le traitement pour le moins biaisé du séisme ayant frappé le Maroc le 8 septembre, le Royaume s’étant rendu (ô combien) coupable de s’être passé des services de la France officielle dans la gestion de cette catastrophe. Par des témoins oculaires ayant requis l’anonymat, Le360 apprend ainsi qu’hier mardi, un groupe de journalistes, photographes et vidéastes français s’est donné rendez-vous devant la résidence du roi Mohammed VI à Paris, multipliant clichés et prises de vue. Nul besoin d’être devin pour prédire une nouvelle salve à venir contre le Souverain et, partant, le Maroc.
Il n’y a donc plus de limite à l’acharnement contre le Souverain! C’est un concours ouvert dans l’abject et le sordide. Les fouilleurs de poubelles ne s’embarrassent même pas de la puanteur qu’ils dégagent. Ce n’est plus une action concertée. C’est une meute. Lâchée par qui?
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Le Roi irrite l’Etat profond en France, parce qu’il a donné des orientations au Maroc qui reposent sur le multilatéralisme. Cette autonomie dans les choix et les partenariats constitue visiblement un crime de lèse-majesté pour certaines parties en France qui ne veulent pas que le Maroc constitue pour d’autres pays en Afrique un modèle de réussite sans le concours de l’ancienne puissance coloniale.
Le Maroc gère avec succès tout seul et a multiplié les partenariats sur nombre de dossiers. Surtout en temps de crise. D’aucuns, y compris et surtout en France, se rappellent de la gestion exemplaire de la pandémie du Covid-19. Une gestion qui avait poussé nombre d’analystes et politiques en France à oser la comparaison avec le véritable désastre qu’a été la gestion de l’exécutif macronien, notamment au niveau de la disponibilité des masques sanitaires.
Alors que la horde de médias français criait avec les loups, le Royaume a géré dans le calme et avec efficacité la catastrophe naturelle qu’a été le séisme d’Al Haouz. De quoi faire taire bien des sceptiques en France qui se demandaient comment un Maroc perçu comme à l’arrière-train du développement allait bien pouvoir «s’en sortir sans l’aide de la France». Mais de quoi, «en même temps», ouvrir grand les chapitres de l’infamie et des critiques infondées contre l’auteur de cette gestion efficace: le roi Mohammed VI.
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Si les médias français se sont littéralement déchaînés contre le Souverain, c’est parce qu’ils le rendent responsable de la fin de non-recevoir opposée à la proposition louchement insistante d’aide formulée par le président français Emmanuel Macron, et répétée comme le tube de la semaine par la presse hexagonale.
Dimanche 10 septembre, depuis New Delhi où il participait au Sommet du G20, le chef d’Etat français s’est littéralement jeté sur le drame, déclarant que la France était prête à «intervenir» pour venir en aide au Maroc «à la seconde» où les autorités marocaines le demanderont. «Les autorités marocaines savent exactement ce qu’on peut livrer, la nature et le timing. A la seconde où cette aide sera demandée, elle sera déployée et nous nous tenons prêts. Maintenant, c’est évidemment aux autorités marocaines d’en décider en fonction de leur évaluation sur le terrain et pour que ce soit fait en bon ordre», avait-il insisté.
Il n’en fut rien, mais Macron n’en a eu cure, poussant la maladresse jusqu’à s’adresser directement aux Marocains, en tordant le cou au passage au protocole, choquant ses interlocuteurs, offensés de voir un chef d’Etat d’un pays étranger les interpeller directement, en enjambant leur Roi. «Nous sommes à vos côtés, aujourd’hui comme demain», a déclaré le président français dans une vidéo à l’adresse du peuple marocain postée sur le réseau X (ex-Twitter). «Nous serons là dans la durée sur le plan humanitaire, sur le plan médical, pour la reconstruction, pour l’aide culturelle et patrimoniale, dans tous les domaines où le peuple marocain et ses autorités considéreront que nous sommes utiles», a-t-il ajouté. Mal lui en a pris, et si le silence de Rabat a valu réprobation de la démarche, la Toile marocaine s’est occupée de dénoncer ce que d’aucuns ont qualifié, au bas mot, d’intrusion.
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Ce que certaines parties en France n’ont pas réussi à comprendre, c’est que l’aide proposée par des pays comme l’Espagne, les Emirats arabes unis, le Royaume-Uni et le Qatar, le Maroc l’a acceptée sur la base d’une démarche rationnelle et en fonction de ses besoins réels. Accepter toute aide suggérée serait forcément revenu à créer un désordre et un engorgement dont la zone sinistrée, montagneuse et avec des accès aussi étroits que sinueux, se serait bien passée. De nombreux pays comme les Etats-Unis et l’Allemagne, qui se sont précipités à offrir leur soutien, l’ont bien compris. Mais pas la France, qui a manifesté une réaction hystérique via ses médias qui ont multiplié les attaques ad hominem contre le roi Mohammed VI, coupable à leurs yeux de faire preuve d’indépendance vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale.
Ces médias se sont lancés dans une course vers le sordide. Ils ont multiplié les allégations immondes sur la vie privée du Roi, sur ses prétendues absences, ignorant jusqu’au b.a.-ba du style de gouvernance du Souverain, qui est un homme d’action, un travailleur inlassable peu enclin à la parole et aux propos qui ne se concrétisent par des actes performatifs.
Ces tirs groupés contre le Souverain n’intéressent pas les Marocains, qui aiment leur Roi et sont viscéralement attachés à la monarchie. Ils auront en revanche un impact durable et néfaste sur les relations entre Paris et Rabat et vont davantage conforter le Royaume dans ses choix stratégiques et dans la consolidation de la relation avec ses partenaires qui respectent sa souveraineté.