La mesure est somme toute logique vu la haine profonde que voue le régime d’Alger au Maroc et c’est à se demander pourquoi le «Système» n’y avait pas pensé avant. Ainsi donc, et avec effet immédiat, le pays voisin a décidé ce jeudi 26 septembre d’imposer un visa à tous les ressortissants marocains devant se rendre en Algérie. La mesure a été annoncée par le ministère algérien des Affaires étrangères et a été relayée ce jeudi par l’agence officielle du régime, APS, ainsi que les médias qui lui sont inféodés.
L’explication est pour le moins ubuesque. «Profitant du régime d’exemption des visas, malheureusement, le Royaume du Maroc s’est livré à diverses actions attentatoires à la stabilité de l’Algérie et à sa sécurité nationale, avec l’organisation à grande échelle, de réseaux de crime organisé, de trafic de drogue et d’êtres humains, de contrebande, d’immigration clandestine et d’actes d’espionnage, ainsi que le déploiement d’agents de renseignements sionistes, détenteurs de passeports marocains, pour accéder librement au territoire national», lit-on dans le communiqué de la diplomatie algérienne.
Pour le régime d’Alger, ces actes constituent une menace directe sur la sûreté nationale du pays et imposent un contrôle ferme et strict de tous les points d’accès et de séjour en territoire national. Et n’étaient les «valeurs de solidarité tissées par les liens humains et familiaux qui unissent les deux peuples frères, algérien et marocain», l’Algérie aurait décrété la mesure en août 2021, date de sa décision de rompre unilatéralement ses relations diplomatiques avec le Royaume, naturellement tenu pour «seul responsable de l’actuel processus de dégradation des relations bilatérales par ses agissements hostiles à l’Algérie». On est bien tenté d’en rire. Mais plus sérieusement, la décision s’inscrit dans la continuité d’une véritable escalade contre le Maroc, entamée depuis l’arrivée au pouvoir du duo Tebboune-Chengriha. L’imposition des visas n’est autre qu’un moyen d’inaugurer le deuxième mandat du chef de l’État désigné.
Le duo Chengriha-Tebboune ne s’est pas seulement suffi d’avoir déclenché unilatéralement une crise profonde avec le Maroc en rompant coup sur coup, durant les derniers mois de l’année 2021, les relations diplomatiques entre les deux pays, en mettant fin au contrat de fourniture de gaz naturel au Maroc à travers le gazoduc Maghreb-Europe et en fermant l’espace aérien aux avions marocains. Le régime de séniles en rajoute aujourd’hui, toute honte bue, en passant à des actes puérils qui exhalent la haine et l’agressivité gratuites.
Lire aussi : L’agenda de Rima Hassan contre le Maroc dévoilé au grand jour
Le régime voisin ne s’est pas arrêté en si bon chemin. En mars 2024, il a pris la décision caricaturale d’ouvrir ce qu’il appelle le bureau de représentation du Rif en Algérie, exhibant pour cette occasion théâtrale une poignée de traitres qui se comptent sur les doigts d’une seule main. L’orchestration de marche combinant des mercenaires originaires du Rif et des éléments du Polisario en marche s’inscrit dans la même veine. De la même manière que l’activation de grandes gueules, comme celle de l’eurodéputée Rima Hassan, contre le Royaume, ses symboles et des intérêts suprêmes.
La raison farfelue invoquée par les porte-voix du régime
La décision du régime d’Alger de rétablir les visas pour les ressortissants marocains a été précédée par une campagne enragée et surréaliste contre le Royaume, suite à la répression féroce par les éléments de la gendarmerie algérienne des supporters de l’équipe de football la Mouloudia Club d’Alger lors du match qui l’a opposé, le week-end dernier, à l’équipe tunisienne l’US Monastir, comptant pour le deuxième tour préliminaire de la Champions League de la CAF. Officiellement, ces incidents ont fait un mort. Mais selon plusieurs témoignages sur les réseaux sociaux, il y aurait davantage de victimes.
Lire aussi : Algérie: mort d’un supporter algérien, ou quand la junte tue ses propres enfants
Ces graves débordements au stade Ali la pointe ont documenté à la fois l’incapacité de la gendarmerie algérienne à maintenir l’ordre et l’usage démesuré de la violence par ce corps de l’armée.
On sait que chaque fois que le régime d’Alger est dans une impasse, il pointe du doigt soit le Maroc, soit la France, soit les Émirats arabes unis, soit «l’entité sioniste». Soit ces quatre pays à la fois. Mais on était à mille lieues d’imaginer que ce régime en fin de vie allait imputer les événements du stade Ali la pointe au Maroc.
En effet, le porte-parole patenté des caciques de la décennie noire, Saïd Bensedira, a expliqué dans une vidéo que 100 Marocains étaient infiltrés parmi les supporters de la Mouloudia d’Alger et qu’ils ont été les instigateurs des débordements enregistrés à la suite du match. Plusieurs posts en service commandé sur les réseaux sociaux ont appelé à rétablir les visas pour les ressortissants marocains. Comme si l’absence de liaison terrestre, maritime ou aérienne ne suffisait pas pour dissuader tout Marocain de se rendre en Algérie– un pays au demeurant où il ne fait pas bon vivre et qui a zéro attractivité sur les touristes étrangers. Même les Algériens binationaux viennent passer leurs vacances au Maroc pour retrouver l’esprit sublimé de leur culture d’origine. La majorité des Marocains qui sont établis en Algérie sont des artisans qualifiés, plâtriers ou maitres en zellige, qui donnent une identité usurpée aux demeures, établissements officiels et mosquées algériens. Le Maroc ferait bien de les encourager à retourner au pays où les métiers d’art connaissent une expansion sans pareille, avec l’explosion de demeures cossues dans le monde qui sont bâties avec des matériaux et un savoir-faire importés du Royaume.
On aura compris que la décision de rétablir les visas est un marqueur du deuxième mandat de Tebboune, signifiant que la folle course à la haine des Marocains se poursuivra pendant les cinq prochaines années. Deux questions s’imposent dès lors: jusqu’où ira le régime d’Alger dans son escalade contre le Maroc? Le Royaume va-t-il imposer par réciprocité des visas aux citoyens algériens ou bien opposer le mépris aux gesticulations d’Alger?