Ils s’appellent Isa Serra (Espagne), Jussi Saramo (Finlande) et Catarina Martins (Portugal). Tous trois sont des eurodéputés ouvertement pro-Polisario et tout aussi publiquement hostiles au Maroc. Cela ne les a pas empêchés de tenter de forcer le passage à Laâyoune, en débarquant, jeudi 20 février, à l’aéroport du chef-lieu du Sahara marocain. Prétexte: prendre part à un happening organisé dans la ville par des séparatistes «de l’intérieur», dans le cadre d’un «voyage d’observation». Priés de rebrousser chemin à bord du même vol qui les avait ramenés, ils en ont fait un motif de protestation, n’hésitant pas à affirmer avoir été «retenus» par les autorités. Une thèse colportée notamment par le parti espagnol d’extrême gauche Podemos. Comme souvent dans ce genre d’affaires, la vérité est bien ailleurs.
Selon nos sources, ce groupe de ressortissants européens, se prévalant de leur statut de députés au Parlement européen, au sein duquel ils sont connus pour leur soutien aux thèses séparatistes, a tenté de forcer le passage à l’aéroport de Laâyoune. Objectif? Mener une action hostile au Maroc, sans aucun mandat officiel ni la moindre accréditation.
Malgré leur qualité d’élus européens, ces individus se sont rendus dans les provinces du Sud sans aucune mission officielle du Parlement européen. Inventant de toutes pièces une soi-disant mission, ils n’ont sollicité l’aval d’aucune autorité compétente. Partant, et fidèles à leur vigilance face à ce type de provocation, les autorités marocaines ont réagi avec fermeté et professionnalisme, les invitant à reprendre le même vol qu’ils avaient emprunté pour venir au Maroc.
Une provocation pour capter l’attention médiatique
Ce genre de mise en scène est tout sauf une première. Ces parlementaires, connus pour leur alignement sur des thèses fallacieuses, ont cherché à créer un incident diplomatique dans l’unique but de capter l’attention médiatique. Leur tentative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à nuire aux relations entre le Maroc et l’Union européenne.
Or, le Parlement européen lui-même a mis en place des lignes directrices strictes, interdisant à ses membres de mener des missions dans des pays tiers sans mandat officiel, précisent nos sources. Tenter de s’introduire à Laâyoune, sans une autorisation officielle du Parlement européen, discrédite davantage l’action de ce groupe.
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Contrairement à ce que laissent entendre ces manœuvres isolées, les relations entre le Parlement marocain et le Parlement européen sont solides. La rencontre en décembre dernier entre le président du Parlement marocain, Rachid Talbi Alami, et la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a renforcé les liens entre les deux institutions. De plus, un mécanisme de dialogue officiel, à travers la Commission parlementaire mixte, permet de gérer les questions liées aux relations entre les deux institutions.
Tout porte à croire que cette tentative de forcer l’accès à Laâyoune était une opération planifiée, visant à perturber ces bonnes relations et à générer un effet de buzz. D’ailleurs, les auteurs de cette provocation ont choisi la date du 20 février, pensant à tort que la présidente de la Commission européenne serait ce jour-là en visite au Maroc. Las, la manœuvre a échoué.
Compromettre les relations Maroc-UE
L’incident met en lumière la nécessité pour l’Union européenne de veiller au respect de ses propres règles par ses membres, et de ne pas laisser des actions individuelles compromettre des relations stratégiques et mutuellement bénéfiques.
En attendant, le même jeudi, et depuis Johannesburg, où il participe à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20, le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, a demandé à l’ambassadeur d’Espagne à Rabat, Enrique Ojeda, de «s’occuper personnellement» de la situation et de signifier «clairement» aux autorités marocaines qu’ils traitent avec des «personnes élues démocratiquement». Affaire à suivre.
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