Acte odieux de racisme à Tata: un migrant humilié le jour de la Saint-Valentin

Le racisme envers les migrants subsahariens a la vie dure.. mohamed Elkho-Le360

Une vidéo, qui circule actuellement sur les réseaux sociaux, témoigne du racisme à l’encontre des migrants subsahariens qui se banalise dangereusement au Maroc.

Le 17/02/2023 à 10h14

Postée sur les réseaux sociaux et relayée par l’antenne de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) de Nador, une vidéo présentée comme «drôle» par ses auteurs a de quoi inquiéter. On y voit un homme noir ligoté à un poteau à l’aide d’une bande adhésive communément utilisée pour les déménagements sur laquelle est inscrit le mot «fragile».

La bouche couverte par le même ruban adhésif, il tient dans ses mains un bouquet de fleurs. Au-dessus de sa tête, accrochée sur le poteau, une pancarte en carton sur laquelle est écrit en arabe: «La fête de l’amour. Fatima, je t’aime».

بينما دراري دايرين اضراب على البنات و كل واحد شاد قنت و مصنت و مقاتل مع الحياة بعيدا على لتصاحيب موناميات ستاغلو الفرصة...

Posted by Enryu夏 on Wednesday, February 15, 2023

Autour du jeune homme, des jeunes gens ricanent tandis qu’un homme adulte filme la scène en lisant d’un air ironique la pancarte.

Outre cette scène absolument odieuse, le commentaire qui accompagne la vidéo, postée sur une page Facebook, fait montre d’une rare violence. «Les hommes l’ont collé au poteau pour lui montrer (…) comment toi qui es étranger, dans un pays qui n’est pas le tien, tu cherches à faire comme nous et à connaître l’amour», est-il ainsi écrit en substance. Un commentaire truffé d’insultes qui a beaucoup fait réagir et entraîné un déferlement de haine et de commentaires racistes.

Sur sa page facebook, l'AMDH Nador a dénoncé, le 16 février, le racisme qui transparait dans une vidéo filmée au Maroc, où l'on aperçoit un homme noir ligoté à un poteau.

L’AMDH Nador a vivement dénoncé cette vidéo, qualifiant la scène filmée de «pur racisme». Selon l’organisation marocaine, la scène se serait déroulée le jour de la Saint-Valentin, dans le sud du Maroc. «Un migrant a offert un bouquet de fleurs à son aimée, Fatima. Des personnes l’ont arrêté dans la rue et lui ont fait subir ce traitement raciste et inhumain», explique-t-elle.

Et l’association d’interpeller les autorités, les sommant de réagir à cet acte qui se serait déroulé dans la ville de Tata, «où les migrants sont refoulés», poursuit-on dans le même post.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 17/02/2023 à 10h14