Aïd Al-Adha: à Settat, les brebis volent la vedette aux moutons

Des brebis au marché aux bestiaux de Ouled Saïd, à 21 kilomètres à l’ouest de Settat. (S. Bouchrit / Le360)

Le 01/06/2024 à 11h52

VidéoÀ l’approche de Aïd Al-Adha, les brebis sont devenues les stars du marché aux bestiaux de Ouled Saïd, à quelque 20 kilomètres à l’ouest de Settat. La qualité de leur viande et, surtout, leur prix plus abordable séduisent de plus en plus d’acheteurs. Reportage.

Le soleil se lève à peine sur le marché aux bestiaux de Ouled Saïd, situé à 21 kilomètres à l’ouest de Settat, mais l’activité bat déjà son plein. Entre les cris des marchands et les bêlements des animaux, une scène inhabituelle se dessine cette année: les acheteurs, qui convergent habituellement vers les enclos des moutons, se pressent surtout autour de ceux des brebis.

«Les prix du bétail ont connu une hausse sensible par rapport à l’année précédente, avec des augmentations variant entre 500 et 700 dirhams. Cette inflation pousse les consommateurs à revoir leurs choix et à se tourner de plus en plus vers les brebis, vendues moins cher que les moutons», nous explique un éleveur, en observant son troupeau, qui commence à compter plus de mâles que de femelles.

À quelques pas de là, un acheteur régulier semble perplexe: «J’achète toujours des brebis. Leur viande est exquise. Mais cette année, les belles pièces coûtent entre 3.000 et 3.500 dirhams. Avant, c’était beaucoup moins cher, entre 2.000 et 2.500 dirhams. Mais même avec cette hausse, les brebis restent, contrairement aux moutons, à la portée des budgets de nombreux acheteurs.»

Les raisons de cette flambée sont multiples, mais la plus marquante reste l’augmentation du coût des aliments pour bétail. «C’est simple, tout a augmenté. Les grains, les fourrages... Nous n’avons d’autre choix que de répercuter ces hausses sur les prix de vente», confirme un éleveur de la place.

Au détour des allées poussiéreuses, l’ambiance est pour le moins animée. Les éclats de voix des négociations se mêlent aux bêlements des bêtes et aux rires des enfants qui courent entre les enclos. Pour beaucoup, le choix des brebis est une solution économique qui permet de perpétuer la tradition de Aïd Al-Adha sans grever excessivement leur budget. «Chacun achète en fonction de son portefeuille. À des prix entre 2.000 et 2.250 dirhams, les brebis restent accessibles», souligne un éleveur, avant de se lancer dans une énième négociation pour la vente d’une bête.

Par Amine Lamkhaida et Said Bouchrit
Le 01/06/2024 à 11h52