Jusqu’à 150 dirhams le kilo: à Fès, les prix des viandes rouges ne baissent toujours pas

Pas d’accalmie sur les prix de la viande rouge à Fès, à l’instar d’autres villes du pays, malgré les promesses du gouvernement. Ils restent, en effet, à un niveau élevé et dissuasif pour les consommateurs, variant de 100 à 150 dirhams le kilogramme, selon les bouchers interrogés à cet effet par Le360.

Ce qui fait ressortir l’inefficacité de la mesure d’importation décrétée par l’exécutif pour abaisser les prix de ce produit censé être de grande consommation, selon eux. Cette inefficacité tient d’abord, expliquent ces professionnels, à des déséquilibres structurels et au manque de transparence dans les mécanismes d’importation.

Ainsi, relèvent les professionnels, les importations de viandes rouges sont insuffisantes pour pouvoir produire un effet sur les prix en raison du manque de mécanismes appropriés pour recevoir ces marchandises et de les conserver dans de bonnes conditions.

Et même quand elles sont disponibles, ces viandes rouges importées sont vendues presque au même prix que le produit local, ajoutent-ils. De ce fait, ils soupçonnent l’existence d’un monopole dans ce domaine.

Ainsi, Hicham, boucher au marché de Bensouda, a confirmé que la demande en viande rouge a diminué de près de 70%, en raison de la cherté des prix qui persiste depuis à peu près un an et demi et qui a mis ce produit hors de la portée d’un large éventail de citoyens marocains.

Ce qui nécessite, selon notre interlocuteur, une intervention immédiate du gouvernement pour ramener les prix à des niveaux raisonnables, moyennant notamment l’ouverture sur de nouveaux marchés d’importation pour accroitre l’offre, la suppression des restrictions qui empêchent l’entrée de nouveaux importateurs, tout en renforçant le contrôle sur le marché.

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«Cette importation ne peut pas rester monopolisée par seulement trois ou quatre opérateurs, en raison d’un ensemble de conditions qui entravent la diversification de l’offre et perpétuent le monopole», martèle-t-il.

Abondant dans le même sens, Azeddine, boucher également, a noté que le recours à l’importation s’est avéré être une solution palliative qui ne résout pas le problème à la racine.

Et ce, surtout en l’absence de mécanismes efficaces de contrôle et de distribution qui a empêché cette mesure d’atteindre son objectif pour ramener l’équilibre souhaité sur le marché. En guise de solution, il suggère d’opter plutôt pour le soutien des producteurs locaux et d’œuvrer pour rétablir la production à ses niveaux antérieurs.

Les aliments pour animaux plus chers de 50 à 70%

Les raisons de la hausse continue des prix de la viande rouge au Maroc sont multiples. Il s’agit notamment de la vague de sécheresse qui a fortement affecté l’élevage et a entrainé une baisse de la production locale, le nombre de bovins ayant diminué de plus de 30% au cours des deux dernières années, selon le ministère de l’Agriculture. Elle est également due à la hausse des prix des aliments pour animaux de 50 à 70% sur le marché local, ce qui a incité de nombreux petits agriculteurs à réduire leurs cheptels.

Ce renchérissement des prix des viandes rouges a mis à rude épreuve le pouvoir d’achat d’un grand nombre de citoyens qui se montrent inquiets à l’approche de ramadan, mois qui est marqué par une montée des dépenses des ménages. Ils appellent ainsi les autorités à intervenir d’urgence pour mettre en œuvre des solutions efficaces visant à assurer la disponibilité de la viande rouge à des prix raisonnables pendant le mois sacré.