Stress hydrique: le ministre de l’Intérieur demande aux walis et gouverneurs de prendre des mesures drastiques

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur.

Cartographier la consommation d’eau par quartier, restreindre la consommation d’eau pendant certaines plages horaires, interdire l’arrosage des espaces verts et des jardins publics, ainsi que les cultures aquavores, recycler les eaux usées... Autant de mesures demandées par Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, aux walis des régions et aux gouverneurs des préfectures et provinces du Royaume, dans le but de lutter contre les effets du stress hydrique.

Le 28/12/2023 à 10h37

Après la récente alerte lancée par Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, sur le niveau alarmant du stress hydrique que connaît le Maroc, le gouvernement prend des mesures drastiques pour faire face à ses effets. Dans une circulaire datée du 26 décembre, adressée aux walis des régions et aux gouverneurs des préfectures et provinces du Royaume, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit leur demande de mettre en œuvre plusieurs dispositions pour prévenir une pénurie d’eau.

D’abord, il est demandé à ces responsables de tenir des réunions avec les opérateurs de distribution d’eau, la première semaine de chaque mois, pour l’établissement et l’actualisation régulière de la cartographie de consommation d’eau par quartier, afin de répertorier les zones «les plus aquavores», en se basant sur la moyenne quotidienne de litres d’eau consommés par habitant.

Une fois cette cartographie établie, les autorités devront «engager des actions de sensibilisation, en mettant à contribution des associations locales, sur l’importance de la rationalisation de la consommation d’eau à travers des contacts directs, la distribution de brochures-flyers, etc., et de procéder au rationnement du débit en eau destiné à ces quartiers, à travers la modulation de pression ou la coupure totale pendant certaines plages horaires».

Le ministre leur recommande aussi de lutter contre la déperdition des ressources hydriques, en recherchant d’éventuelles fuites dans les canalisations des opérateurs de production et de distribution. «Il y a lieu d’inviter les opérateurs en question à produire mensuellement un reporting relatif aux quantités présumées perdues et les actions de colmatage réalisées ou envisagées», précise la circulaire.

Interdire l’arrosage des espaces verts et les cultures aquavores

Les autorités régionales et provinciales peuvent également prendre des mesures répressives en cas de constatation de cas de fraude à l’exploitation des ressources hydriques, «tels que les raccordements anarchiques, le piquage au niveau des canalisations et conduites d’eau».

Abdelouafi Laftit ordonne également «l’interdiction absolue» de l’arrosage des espaces verts et jardins publics, le nettoiement des voies et des places publiques par l’usage d’eau, le remplissage des piscines publiques et privées plus d’une fois par an, ainsi que les cultures aquavores, en concertation avec le département de l’Agriculture.

Outre la mise en place de ces mesures, le ministre de l’Intérieur invite les walis et gouverneurs à réactiver les comités régionaux chargés du suivi du Programme national d’approvisionnement en eau potable et en eau d’irrigation, à accélérer la réalisation des projets de ce programme, à recycler les eaux usées et à alimenter en eau potable les localités en souffrance par des camions-citernes, et à aménager des points d’eau pour l’abreuvement du cheptel dans les régions touchées, en coordination avec les départements ministériels concernés.

Abdelouafi Laftit invite enfin les responsables précités d’adresser à la Direction générale des affaires intérieures (DGAI-DSD) un rapport mensuel sur les actions entreprises en exécution de ces différentes prescriptions, assortie d’une évaluation du niveau de stress hydrique prévalant dans leurs circonscriptions respectives. «La menace que fait peser cette problématique sur l’ordre public et ses répercussions socio-économiques appellent un engagement personnel de tous les responsables, à l’ensemble des échelons, pour la réalisation des résultats escomptés, permettant la mise à disposition permanente au profit de la population de cette ressource vitale», conclut la circulaire.

Par Elimane Sembène
Le 28/12/2023 à 10h37

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Nous avertir pour les coupures serait judicieux

Je pense qu'il faudrait tirer le bilan de 14 ans du Maroc vert! Ensuite, prendre les sanctions qui s'imposent...

L'utilisation de pompes sans compteurs de volume devrait etre interdite partout, et tout pompage excessif etre sanctionné d'amendes et la destruction des pompes. Multiplier inspections pour eliminer la complaisance Pomper sans compter a des consequences graves dans les villes (affaisement des sols) et dans les environs des barrages (les sondes profondes les vident car le fond des fleuves nest pas etanche mais est censé normalement laisser l'eau filtrer pour renflouer les nappes phreatiques). En europe, les pompes sont interdites dans les 20+ kilometres pres des barrages quelles que soit leur profondeur de pompage. Rappel que cest l'agriculture qui consomme presque 85% de l'eau ici (augmentation massive en 14 ans), tous les autres usages de tous les citoyens ent consomment a paine 15% max

J ai l’impression que l’idée de stress hydriques vient de traverser l’idée des élus ! Si la situation est si délicate pourquoi avoir fais foisonner à coup de subventions les cultures aquavores comme l’avocat et le palmier dattier ? N’était ce pas prévisible ?!! N’aurait pas été plus judicieux de mieux encadrer et limiter ces cultures ? Mr Akhanouch n’était il pas courant des ressources hydrique limités ? Tant de question qui jettent le flou ….

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