Suspension d’une enseignante dans une école française de Kénitra pour manquement grave

Une enseignante de primaire du Groupe scolaire Honoré de Balzac, à Kénitra, suspendue pour manquement grave.

Une salle de classe dans une école primaire. (Photo d'illustration)

Suite à une plainte déposée par des parents d’élèves à l’encontre d’une enseignante de primaire du Groupe scolaire unifié Honoré de Balzac, à Kenitra, l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) a décidé sa suspension.

Le 10/04/2023 à 12h16

Fin février, des parents d’élèves inscrits dans cet établissement scolaire dépendant du réseau de l’AEFE ont décidé de porter plainte contre une enseignante. Selon eux, celle-ci aurait diffusé des images d’hommes qui s’embrassent, dans le cadre d’un cours sur l’homosexualité, où il était aussi question de la religion musulmane.

Si les principes de tolérance et de respect des différences sont des valeurs importantes, comme n’ont pas manqué de le rappeler nombre d’internautes marocains commentant cette affaire sur les réseaux sociaux, il n’en demeure pas moins que le jeune âge des enfants en question, entre sept et neuf ans, a posé problème aux parents qui se sont plaints à la direction de l’établissement, jugeant ce cours inapproprié.

En effet, quand bien même l’homosexualité est tolérée au Maroc bien que considérée comme un crime puni de un à trois ans de prison, nombreux sont les Marocains débattant de cette affaire sur la Toile à considérer que la sensibilisation des enfants sur ce sujet en particulier revient aux parents.

Il n’en demeure pas moins que face à l’absence de réaction satisfaisante de l’établissement, qui a selon la défense des parents manqué de fermeté, ceux-ci ont décidé de saisir la justice en portant plainte fin février. Représentés par Me Abderahim Jamai, celui-ci a expliqué dans un communiqué que «l’apologie de l’homosexualité» n’a «en aucun cas sa place dans une école» d’autant plus face à «d’aussi jeunes enfants».

Une enquête judiciaire a ainsi été ouverte par le ministère public près le tribunal de première instance de Kénitra sur «des faits d’apologie de comportements déviants de nature à porter atteinte aux symboles de l’islam et qui affectent les croyances religieuses des enfants les appelant à accepter les conceptions homosexuelles et à diffuser les perceptions faisant l’éloge des homosexuels».

L’AEFE a toutefois décidé de réagir sans attendre la fin de la procédure judiciaire en annonçant la suspension de ses fonctions l’enseignante pour «manquement grave dans sa posture professionnelle et ses pratiques pédagogiques», relaie le site d’information français RFI.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 10/04/2023 à 12h16