La Russie, premier exportateur mondial de blé tendre, conforte son rang de premier fournisseur du Maroc. En septembre, les négociants marocains ont acheté 63.500 tonnes de cette céréale depuis les ports russes, sur un volume global de 209.761 tonnes importées durant ce mois, d’après les chiffres de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses (FNCL) consultés par Le360. La Lituanie (62.451 tonnes), la Lettonie (60.510 tonnes) et l’Ukraine (23.300 tonnes) complètent le classement.
Cette première place occupée par la Russie pour le deuxième mois consécutif confirme une tendance observée depuis mai dernier, mois au cours duquel le pays des tsars avait exporté 61.863 tonnes de blé tendre, détrônant pour la première fois la France (48.455 tonnes) qui caracolait en tête des fournisseurs du Royaume depuis 2019.
En juillet, Paris retrouve sa première place grâce à ses 150.882 tonnes expédiées, mais devance légèrement Moscou (149.050 tonnes). Le chassé-croisé se poursuit en août, mais cette fois-ci en faveur des Russes (192.950 tonnes) qui supplantent à nouveau les Français (33.000 tonnes), relégués à la quatrième place.
Les fournisseurs de blé tendre du Maroc durant le mois de septembre 2024 (Source: Fédération nationale des négociants en céréales et en légumineuses (FNCL)
Fournisseurs en blé tendre | Quantités |
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1er. Russie | 63.500 tonnes |
2ème. Lituanie | 62.451 tonnes |
3ème. Lettonie | 60.510 tonnes |
4ème. Ukraine | 23.300 tonnes |
Si on fait le cumul des volumes d’importations du Maroc en blé tendre depuis ces deux grands producteurs et exportateurs au cours de ces trois derniers mois, on s’aperçoit que la Russie, qui a expédié 405.000 tonnes aux négociants marocains, est largement en tête, devant la France qui en a écoulé 183.882 tonnes. Ce volume de ventes représente près du double des exportations russes dans le Royaume au premier semestre 2024, qui s’élevaient à 209.689 tonnes.
En septembre, la grande surprise, c’est l’absence de la France sur la liste des fournisseurs du Maroc, chose rarissime au cours des dernières années. Cette situation s’explique par une importante chute de la récolte de blé tendre dans l’hexagone en raison d’un hiver pluvieux et du manque d’ensoleillement.
Vers une baisse de près de 50% des ventes de blé tendre français au Maroc
Selon des prévisions publiées le 9 août par le service des statistiques Agreste du ministère français de l’Agriculture, la production est estimée à 26,3 millions de tonnes, soit une baisse de près de 25% par rapport à la moyenne des cinq dernières saisons. Ce serait «l’une des plus faibles récoltes des quarante dernières années», alerte le portail.
Cette baisse a été d’ailleurs confirmée, d’après l’agence Reuters, par Jean-François Lapie, membre de l’interprofessionnelle de la filière céréalière française Intercéréales, qui, lors d’une récente conférence organisée par cette structure à Casablanca, a annoncé une chute des ventes de blé tendre français au Maroc de 2,8 millions de tonnes en 2023 à 1,5 million de tonnes cette année, soit une baisse de près de 50%.
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Omar Yacoubi, président de la Fédération nationale des négociants en céréales et légumineuses, qui participait également à cette rencontre, a affirmé que le blé tendre en provenance de la mer Noire, principalement de la Russie, était le plus prisé sur le marché international depuis le mois d’août.
La diminution significative de la moisson française en blé tendre contraste avec celle de la Russie qui devrait produire 82,5 millions de tonnes en 2024, selon les prévisions du cabinet de conseil agricole russe Sovecon, spécialisé dans les marchés des céréales et des oléagineux. Un volume certes en deçà des 91,4 millions de tonnes récoltés en 2023, mais qui devrait permettre à Moscou de consolider sa position sur le marché marocain au cours des prochains mois.