L’aéronautique peine à remonter en puissance malgré une demande forte, aussi bien civile que militaire, rapporte La Tribune dans l’une de ses récentes publications sur son site internet.
Le journal fait ainsi remarquer qu’après avoir perdu des salariés et des compétences durant la crise, le secteur doit désormais continuer à embaucher massivement avant de pouvoir espérer remonter franchement en cadences. Le recrutement est donc devenu une priorité absolue pour les avionneurs.
«Après la réduction des effectifs pendant la crise, le recrutement est identifié comme la pierre angulaire de la remontée en cadence. D’où des efforts de recrutement importants, mais il faudra encore attendre pour qu’ils portent leurs fruits», souligne latribune.fr. Pour Guillaume Faury, président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales et président exécutif d’Airbus, le secteur observe une remontée significative en termes de volume d’activité industrielle. «Tout le monde est mobilisé pour réaliser cet objectif», indique-t-il, mettant en avant le besoin de répondre à une demande revenue au niveau d’avant crise et des perspectives solides.
Il explique que le secteur enregistre un dynamisme des activités de défense, avec des commandes en forte hausse sous la pression de la guerre en Ukraine, et une aviation commerciale qui a besoin d’appareils, après avoir retrouvé son trafic d’avant crise en ce début d’année. «Résultat, 66 milliards d’euros de commandes ont été enregistrées par les entreprises du Gifas l’an dernier. C’est quatre milliards d’euros de plus qu’en 2019. Le patron d’Airbus a pointé le fait que ces contrats viennent à 60% de la défense, là où le civil représentait les trois-quarts de la valeur avant la crise», souligne le journal.
On apprend que Guillaume Faury a insisté sur le fait que les opérateurs doivent trouver les bras et les cerveaux, des hommes et des femmes, pour relever les challenges. «Le sujet de l’emploi est repassé devant celui de l’énergie, qui était le sujet de préoccupations numéro 1 fin 2022», assure-t-il d’ailleurs.
Pour sa part, Clémentine Gallet, présidente du Comité Aéro-PME du Gifas et de Coriolis Composites, fait aussi observer qu’il y a des PME du secteur qui n’arrivent pas à faire tourner leurs équipements aujourd’hui, parce qu’ils n’ont personne à mettre dessus. «De fait, le Gifas a révisé à la hausse ses objectifs d’embauches. En 2022, les entreprises de l’aéronautique et du spatial ont recruté 18.000 personnes, soit 20% de plus que l’objectif initial. Et rebelote en 2023 avec 18.000 nouvelles embauches prévues, essentiellement en CDI. A cela s’ajoute l’embauche de 7.000 alternants, ainsi qu’un recours accru à l’intérim avec 5.000 équivalents temps plein supplémentaires», détaille latribune.fr.
La même source ajoute que ces niveaux de recrutement sont largement au niveau de ceux constatés en 2019, lorsque le secteur était déjà en pleine montée en cadence, avant d’être fauché par la crise sanitaire. Sauf que cette fois-ci, les candidats manquent à l’appel, et il devient de plus en plus compliqué pour les entreprises de dénicher des talents.