Alger convoque à son tour l’ambassadeur du Niger et élude les accusations de maltraitance de clandestins subsahariens

Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères.. AFP or licensors

Alors que l’ambassadeur algérien à Niamey a été convoqué le mercredi 3 avril courant par les autorités nigériennes, qui lui ont exprimé leurs vives protestations suite à l’expulsion manu militari de centaines de ressortissants nigériens et subsahariens, le régime algérien, pris en flagrant délit d’actes haineux et racistes, a finalement réagi. Il lui a fallu attendre quatre jours après le coup de gueule du gouvernement nigérien, pour sortir de son mutisme. Un temps très long, qui est très parlant sur les hésitations d’un régime, dépassé par le nombre de crises qu’il a provoqué avec son voisinage.

Le 07/04/2024 à 12h55

Dans un communiqué publié samedi 6 avril, le ministère algérien des Affaires étrangères annonce avoir convoqué l’ambassadeur du Niger à Alger, Aminou Malam Manzo. Ce dernier, a été reçu par la directrice du département «Afrique», Selma Malika Haddadi, précise le communiqué algérien, immédiatement relayé par les médias de la junte locale, qui perdaient patience face au manque de réactivité des autorités algériennes en vue de répondre à la convocation de leur ambassadeur à Niamey mercredi dernier. Ils auront finalement droit à une réaction sans relief et truffée de contradictions.

Premier hic: bien que ce communiqué du MAE algérien soit daté du 6 avril, il y est cependant précisé que la convocation de l’ambassadeur nigérien à Alger a eu lieu le jeudi 4 avril. Or, les médias nigériens, à l’instar de Niger Tribune, ont écrit que la convocation d’Aminou Malam Manzo au MAE algérien a bien eu lieu samedi 6 avril. Ce qui est tout à fait logique, sinon comment comprendre que cette convocation ait été gardée secrète pendant plus de 48 heures (de jeudi à samedi) aussi bien par les autorités nigériennes, que celles algériennes? Élémentaire, mon cher Watson: par le biais de cette entourloupe, le MAE algérien tente de signifier que la convocation de l’ambassadeur du Niger à Alger est intervenue immédiatement après celle de l’ambassadeur algérien à Niamey et que la «force de frappe», cette autre tebbounnerie qui qualifie l’Algérie des généraux, a réagi avec la célérité requise pour répondre du tac au tac au petit poucet nigérien.

Il est donc clair que le régime algérien, à court d’arguments valables, mais aussi pour éviter à sa diplomatie d’être accusée de retard à l’allumage, a choisi le samedi, un jour non ouvrable en Algérie, pour réagir à la convocation, quatre jours plus tôt, de son ambassadeur à Niamey et au communiqué virulent des autorités nigériennes qui s’ensuivit le même jour.

Deuxième hic: le communiqué du MAE algérien s’emmêle les pinceaux en accusant le Niger d’être sorti du cadre d’un prétendu accord de coopération bilatérale algéro-nigérien «en matière de rapatriement de ressortissants nigériens séjournant de manière irrégulière sur le territoire algérien».

Si un tel cadre existe réellement, pourquoi le Niger, dans ses protestations notifiées à l’ambassadeur algérien, n’a-t-il pas fait valoir de son côté, les droits que lui confèrerait un tel accord de rapatriement, en dénonçant son non-respect par la partie algérienne? Dans leur communiqué de protestations de mercredi dernier, les autorités nigériennes ont rappelé que «l’Algérie et le Niger partagent une longue frontière commune et entretiennent des relations de coopération dans plusieurs domaines tels que l’éducation et le commerce». Aucune trace d’un accord de coopération entre les deux pays en matière de rapatriement de migrants illégaux. Et même si un tel accord existait, est-ce qu’il autorise les autorités algériennes à dépouiller de leurs biens les migrants, à les traiter avec inhumanité et à les jeter dans un désert hostile aux frontières algéro-nigériennes?

De même, si un tel accord de rapatriement existe, pourquoi le Niger a demandé officiellement, jeudi dernier, à l’Organisation internationale des migrations, relevant de l’ONU, de faire en sorte que l’Algérie n’expulse vers le Niger que les seuls migrants illégaux justifiant de la nationalité nigérienne?

Mieux, le Niger a aussi exigé de l’ambassadeur algérien convoqué mercredi dernier, non pas le respect par son pays d’un quelconque accord bilatéral, mais «que les opérations de rapatriement et de refoulement des migrants subsahariens décidées par le gouvernement algérien puissent s’effectuer dans le respect de la dignité, de l’intégrité physique et morale des ressortissants nigériens ainsi que la protection de leurs biens par les autorités algériennes compétentes».

Tout indique donc que cet accord, dont le MAE algérien se gargarise sans en mentionner un seul article, ni une date ou lieu de signature, n’est rien d’autre qu’une échappatoire visant à esquiver des réponses claires aux nouvelles accusations avérées de violations flagrantes des droits humains à l’encontre de ressortissants subsahariens.

Isolé et mis au ban de la communauté internationale, outré par ses pratiques racistes et inhumaines à l’égard des migrants subsahariens, en plus de sa manie constante à créer des crises avec la majorité des pays du voisinage, le régime algérien semble quémander un modus vivendi avec les autorités nigériennes, en les invitant à cesser leurs critiques acerbes à l’égard de l’Algérie et de «privilégier» ce que le communiqué du MAE appelle la «discussion» en vue de traiter toutes les questions liées à la problématique migratoire.

Dernier hic dans ce communiqué de quatre petits paragraphes, le MAE algérien reconnait indirectement que ses expulsions répétitives de subsahariens ont toujours constitué une pierre d’achoppement dans la coopération entre l’Algérie et le Niger, une coopération qui «a fait l’objet de la part des autorités nigériennes de certains jugements, que le côté algérien estime sans fondements», écrit son communiqué.

La crise avec le Niger est manifestement celle de trop pour le régime algérien. Si l’on ajoute à cette crise, le démenti infligé par une source diplomatique libyenne à Tebboune sur une prétendue disposition de la Libye à chercher une alternative à l’UMA, on prend la mesure du gouffre dans lequel s’est mis tout seul un régime qui a le don de provoquer des crises sans savoir les gérer et encore moins les éteindre. Depuis l’indépendance de l’Algérie, jamais ce pays ne s’est retrouvé dans une telle situation d’isolement et en état de crises ouvertes avec la majorité des pays de son voisinage.

Par Mohammed Ould Boah
Le 07/04/2024 à 12h55

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Les rescapés de l'histoire, les habitants du cloaque de l'Est menacent de renvoyer 900 milles "clandestins marocains"d'algérie, hahaha vraiment les algériens et les chiffres c'est une grande histoire de loto, des fois c'est 700 milles, des fois 1 million, bref les "clandestins marocains" d'algérie c'est comme les choublabla on sait jamais combien ils sont...

Bof les clandestins de l'histoire humaine et hayaouane de l'Est n'ont pas hésité un instant à expulser en un jour glacial 350000 marocains, dont des enfants, des malades, des vieux,femmes enceintes etc, à la veille de l'Aïd El adha le 18 décembre 1975. Extrait:L'expulsion des Marocains d'algérie est un déplacement forcé de la diaspora marocaine vivant en algérie vers le Maroc, qui a eu lieu en 1975, à la suite de la MARCHE VERTE pour la RÉCUPÉRATION de nos terres ancestrales contre la CHRÉTIENNE ET LA DICTATURE ESPAGNOLE DU CRIMINEL FRANCO, mais bon, l'ADN BÂTARD franco-ottoman hachakoum algérien s'est frustré et à ordonner la déportation des milliers de marocains MUSULMANS et c'est un fait historique, car le chien boukharouba ex-mendiant d'Oujda à juste voulait exprimer sa frustration

La recrudescence de déportations en plein désert date depuis 2018 (source france-info 2018). Extrait: Des vagues d’arrestations au faciès, de nombreuses rétentions en algérie.La Fédération Internationale des droits de l’Homme dénonce une recrudescence des rafles et des déportations en plein désert de migrants subsahariens en algérie et appelle à l’arrêt de cette pratique contraire aux droits humains. Des expulsions collectives devenues monnaie courante, la FIDH dénonce ces opérations d’expulsions collectives devenues monnaie courante depuis plusieurs mois en algérie. Sans AUCUN respect des droits fondamentaux des personnes. Elle appelle les autorités algériennes à cesser immédiatement ces pratiques illégales, non conformes aux conventions internationales ratifiées par l’algérie. DZ RACISTE

ce régime est d'un culot affligeant, il a l’outrecuidance de nier l'évidence des images qui crèvent les yeux, non seulement ils jettent des centaines de pauvres errants en plein désert, ils permettent a leurs média de filmer et photographier leur armée qui maltraite ses pauvres erres. Ce régime mérite le plus grand des mépris, par ses mensonges éhontés, il a dogmatisé son peuple a ce sujet et qui le relaie verbalement avec des déclarations honteuses, telles : tous veulent nous envahir chez nous surtout ces "Kahlouchs". Ils occultent le fait que des milliers de leurs semblables traversent la méditerranée en embarcadères de fortune et errent en clandestins en Espagne et en France. Ils ne veulent pas des autres, qu'ils restent dans leur pays si fort et riche, propos de leur président

Le verbe convoquer est le plus utilisé chez les pseudo-diplomates sourciers Ânegeriens: je convoque, tu convoques, il convoque, nous vous convoquons, vous nous convoquez, ils nous convoquent.

Mouha hahaha y a de quoi rire, c'est risible. le régime des fourbus convoque et retire son ambassadeur par caprice et virgule déplacée pour le renvoyer a son poste 30 jours après, voir France et Espagne juste montrer ces biceps qu'il imagine avoir. ce pays a non seulement perdu ses illusions mais surtout cette fameuse fierté plus convoitée que leur monnaie, hélas et le comble, ils ont perdu toute crédibilité a force de se targuer de menaces au présent, au futur et même au futur très antérieur

Vraiment écrire sur l'asile psychiatrique alge-rien c'est une perte de temps et de l'énergie ?

Ce pays est le cancer de la région, il est isolé et détesté par tout le monde y compris ses anciens alliés russes qui débarquent avec armes et bagages à quelques centaines de mètres de sa frontière Sud ( Wagner)

Avec l'expulsion des nigériens et subsahariens l'Algérie a prouvé que cet état est voyou (rafles et dépouillement des concernés), raciste, franchement inhumain (maltraités, abandonnés en plein désert) et faussement musulman (pendant le mois de ramadan). Et le pire est que ça rend fier une partie de sa population (surement pas celle du Sud).

Ce n est pas la première ni la dernière bourde de cette bande militaire dictateure mafieuse ,création coloniale française raciste ,xénophobe envers nos frères africains.elle exécute a la lettre les ordres de ses maîtres hexagonaux.

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