Avec l’intergroupe sur le Sahara, le duo Polisario-Alger a perdu sa dernière ouverture au Parlement européen

Tajeddine El Houssaini, politologue et enseignant à l'Université Mohammed V de Rabat. (Y.Mannan/Le360)

Le 16/12/2024 à 13h28

VidéoLa suppression de l’intergroupe «Sahara occidental» de l’agenda 2024-2025 du Parlement européen était attendue, estime le politologue Tajeddine El Houssaini. Cette évolution, selon lui, est principalement due aux succès de la diplomatie marocaine.

Sollicité par Le360, le politologue Tajeddine El Houssaini a souligné qu’il s’agit de la première fois que cet intergroupe, composé essentiellement de députés européens affiliés à la gauche radicale ou aux communistes, disparaît du paysage du Parlement européen. Bien qu’il ne s’agisse que d’un regroupement de réflexion parmi une vingtaine d’autres, sous la coupole du Parlement européen, son rôle a toujours été influencé par des soutiens extérieurs.

«L’Algérie apportait un soutien financier et logistique aux membres de l’intergroupe “Sahara Occidental”, ce qui expliquait sa longévité», a expliqué le chercheur universitaire. Toutefois, il a averti que la disparition de cet intergroupe ne signifie pas nécessairement que ses partisans ou le régime algérien ne pourraient pas revenir sous une autre forme.

L’expert en géopolitique a néanmoins salué les avancées notables de la cause nationale au sein du Parlement européen, où il observe «un développement significatif». Il a ajouté: «Ces progrès ont eu un impact positif en Europe, où 120 pays à travers le monde considèrent le plan d’autonomie proposé par le Maroc comme un processus exemplaire pour résoudre le conflit.»

Il a également souligné le rôle clé de grandes puissances européennes: «Des pays européens importants, comme la France, l’Espagne et l’Allemagne, reconnaissent que le processus d’autonomie constitue le fondement d’un règlement du conflit.»

Selon Tajeddine El Houssaini, cette évolution devrait inciter les pays européens, en tant que bloc uni, à reconnaître officiellement l’importance de la proposition marocaine. Il a noté: «En face, nous avons une minorité qui persiste à bloquer les efforts de paix, soutenue par un régime militaire algérien qui ne s’appuie que sur les pétrodollars pour promouvoir une thèse dépassée.»

Il a ajouté que, face au soutien croissant pour l’initiative marocaine d’autonomie, l’Algérie cherche à créer des perturbations pour empêcher la résolution du conflit. «En optant pour la division et l’instabilité, l’Algérie s’isole davantage sur la scène internationale», a-t-il affirmé.

Le politologue a rappelé la déclaration du président français Emmanuel Macron: «Le présent et l’avenir du Sahara ne peuvent être résolus que dans le cadre de la souveraineté du Maroc.» Pour Tajeddine El Houssaini, cette citation constitue un témoignage important, venant d’une ancienne puissance coloniale disposant d’archives historiques sur le Maroc, y compris sur les territoires du Sahara oriental amputés au profit de l’Algérie.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 16/12/2024 à 13h28