Les voix occidentales appelant à qualifier le Front Polisario pour ce qu’il est, une organisation terroriste contrôlée par Alger et l’Iran, se suivent et se ressemblent. La dernière en date est celle du député britannique Liam Fox, membre de la Chambre des communes, chambre basse du Parlement britannique, plusieurs fois ministre et candidat à la tête du Parti conservateur, principale formation d’opposition en Grande-Bretagne, qui tiendra son congrès en septembre prochain.
Samedi, sur son compte officiel X, celui qui a notamment occupé le poste de ministre d’État à la Défense a plaidé pour que les gouvernements occidentaux considèrent le groupe séparatiste comme une «organisation terroriste». «Au même titre que le Hamas et le Hezbollah, le Front Polisario est un proxy de l’Iran. Pour nos alliés marocains, les gouvernements occidentaux doivent agir rapidement pour considérer ce groupe comme une organisation terroriste», a écrit Liam Fox.
Le député britannique se base notamment sur une analyse du think tank Foundation for defense of democracies (FDD), publiée jeudi 17 avril. «L’administration Trump devrait agir rapidement pour ouvrir le consulat américain promis à Dakhla, renforçant ainsi l’engagement des États-Unis en faveur de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Parallèlement, les États-Unis devraient envisager de désigner le Front Polisario comme organisation terroriste étrangère. Soutenu par des financements et une formation iraniens, le Polisario cible des civils et des forces de sécurité marocains -des actions dirigées contre un allié clé des États-Unis. Il entretient également des liens étroits avec des réseaux djihadistes à travers l’Afrique, qui menacent les intérêts américains et la stabilité régionale», peut-on y lire.
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Sir Liam Fox est l’une des plus ferventes voix au Parlement britannique à défendre l’intégrité territoriale du Royaume. Pas plus loin que le 9 avril dernier, il indiquait que la réaffirmation par les États-Unis de leur reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara «est une décision éclairée qui sert le développement et la stabilité» dans la région. Il a également appelé le Royaume-Uni et les autres pays européens à emboîter le pas aux États-Unis, saluant, dans la foulée, le rôle clé que joue le Maroc dans les questions de développement, de sécurité et de paix en Afrique de l’Ouest.
Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Atlantique, le congressman Joe Wilson ne cesse d’appeler à incriminer le Front séparatiste. Le 11 avril dernier, il annonçait avoir entamé l’introduction d’une loi dans ce sens.
Hier encore, sur X, le même Joe Wilson insistait pour que le Polisario soit classé comme «groupe terroriste étranger» par l’administration américaine. «Trump va s’en occuper», a-t-il promis.
Le congressman réagissait ainsi à une nouvelle analyse mettant en cause le rôle de proxy iranien que joue le Polisario. Un policy paper du think tank Hudson Institute vient en effet de jeter la lumière sur un fait désormais établi.
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«Les activités du Front Polisario vont bien au-delà des critères habituels pour une désignation comme organisation terroriste. Parmi ses transgressions, on peut citer la violation de l’accord de cessez-le-feu de 1991 soutenu par les Nations unies au Sahara occidental, le détournement de l’aide humanitaire pour financer son infrastructure militaire, la collaboration avec des organisations terroristes étrangères comme le Hezbollah et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), la réception de drones du Corps des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran, via des transferts facilités par le régime algérien et la contrebande d’armes vers des insurrections djihadistes qui menacent les forces américaines dans la région du Sahel», lit-on dans ce document rendu public vendredi 18 avril dernier.
Rappelons que de nouvelles révélations du Washington Post ont récemment fait état de centaines de prisonniers du Polisario, envoyés par l’Iran pour combattre aux côtés du régime syrien. Dans son édition du samedi 12 avril, le quotidien à grand tirage a publié un long reportage sur les milices terroristes ayant combattu aux côtés du régime syrien déchu. Parmi ces mercenaires, on trouve plusieurs centaines de combattants du Polisario. «Au fil des ans, l’Iran a soutenu un large éventail de groupes mandataires pour promouvoir ses intérêts. L’Iran, par exemple, a formé des combattants du Front Polisario, un groupe rebelle basé en Algérie qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc. Des centaines de ces combattants sont actuellement détenus par les nouvelles forces de sécurité syriennes», écrit WaPo, citant ces mêmes forces et des diplomates occidentaux dans la région. Ces révélations viennent confirmer de manière flagrante ce que le Maroc a toujours affirmé concernant les liens entre l’Iran, le Hezbollah et le Polisario par l’entremise d’Alger. Peu à peu, la face (pas si) cachée du régime voisin se dévoile au grand jour.
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