Les reconnaissances internationales de la marocanité du Sahara occidental

Bernard Lugan.

Bernard Lugan.

ChroniqueLes puissances européennes considéraient bien que le Sahara occidental était marocain, puisqu’elles demandaient périodiquement au sultan du Maroc d’intervenir pour faire libérer leurs marins naufragés faits prisonniers par les tribus locales. De nombreux traités furent ainsi consacrés à cette question, dont les traités maroco-espagnols de 1561, de 1767, de 1786 et de 1799.

Le 28/05/2024 à 10h59

Traités de paix, de commerce ou d’amitié, nombreux sont les documents diplomatiques ou les rapports administratifs coloniaux attestant qu’historiquement, l’autorité du sultan du Maroc était internationalement reconnue sur cette partie du Maroc, alors connue sous l’appellation coloniale de «Sahara occidental».

Les puissances européennes considéraient d’ailleurs bien que la région était marocaine, puisqu’elles demandaient périodiquement au sultan du Maroc d’intervenir pour faire libérer leurs marins naufragés faits prisonniers par les tribus locales. De nombreux traités furent ainsi consacrés à cette question, dont les traités maroco-espagnols de 1561, de 1767, de 1786 et de 1799.

Parmi la masse de documents attestant de cette réalité, j’en retiendrai trois:

- Le 5 août 1890 fut signée une convention secrète franco-britannique qui reconnaissait clairement que les frontières du Maroc s’étendaient alors jusqu’au cap Blanc (Nouadhibou en Mauritanie) au sud, ce qui impliquait par voie de conséquence que la région située au nord était bien un territoire marocain.

- En 1911, la diplomatie française reconnut que le Rio de Oro (Oued ad Dahab) avait été détaché du Maroc afin de donner une compensation territoriale à l’Espagne. (Lettre annexe à l’accord franco-allemand du 4 novembre 1911.)

- En 1913, William Merlaud-Ponty, gouverneur général de l’Afrique-Occidentale française, écrivit au ministre français des Colonies:

«On peut dire qu’au double point de vue politique et religieux, l’Adrar mauritanien est une sorte de dépendance du Sud marocain. Depuis notre arrivée dans cette région, nous n’y avons rencontré que des résistances d’origine marocaine, directe ou indirecte, El Hiba, après Ma el Ainin et Moulay Idriss.» (Lettre du 30 mai 1913 du gouverneur W. Merlaud-Ponty.)

- En 1924, dans une note de la Résidence générale de France au Maroc, datée du 8 février et signée directement par le Maréchal Lyautey, nous lisons:

«(…) si l’on veut assurer la police du Sahara occidental (…) il ne faudra heurter les tribus ni dans leurs coutumes, ni dans leurs croyances qui les rattachent incontestablement au Maroc et à l’obédience spirituelle de son Chérif (…). J’estime que le Maroc a, dans le Sahara, une frontière commune avec l’Afrique-Occidentale française.»

Les militaires et les administrateurs français de l’époque considéraient donc bien le Sahara occidental comme un prolongement du Maroc. Or, les chancelleries choisirent d’ignorer ce fait afin de pouvoir accorder une compensation coloniale territoriale à l’Espagne. Voilà pourquoi le Sahara occidental fut détaché du Maroc.

Par Bernard Lugan
Le 28/05/2024 à 10h59

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VOS RÉACTIONS

Mais avec toutes ces preuves, qu’attendez vous pour nous foutre la paix

Que les algériens en prenne de la graine si pas sa sera autres choses qui vont se ramasser toutes façon benbatouche et sa maîtresse Tebboune

Merci monsieur Lugan pour ce rappel historique, inspiré de rapports et autres documents , de la part de militaires et administrateurs français, connaissant bien le terrain, en raison du passé colonial hexagonal, le Maroc nous le savons, a été un empire, ses frontières sud s’étendaient jusqu’au fleuve Sénégal, l’actuelle Mauritanie constituait juste une province Marocaine: le Chenguit , on parlait de Mauritanie Tangitane (de Tanger à la frontière sénégalaise) , les conférences d’algesiras et de Berlin, ont dépecé notre pays le Maroc, pays fort qui de part son passé Andalous était considéré comme une menace pour l’Europe du sud , il fallait tout faire pour le morceler et l’affaiblir .., le Maroc se reconstruit progressivement , non pour constituer quelque menace, mais juste pour se retrouver

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