Les mouvements de protestation dans les camps de Tindouf se suivent et se ressemblent. Cette fois, c’est à la fois contre les dirigeants corrompus du front Polisario et contre les autorités judiciaires de leur protecteur et hébergeur, l’Algérie, que la fronde est dirigée. C’est ainsi que des jeunes originaires de la tribu Rguibat Souaâd ont décidé de mener des actions et actes de violence pour contester la condamnation d’un des leurs par le tribunal algérien de Tindouf.
Accusé de trafic de drogue, Ahmed Ould Ben Ali a en effet été condamné à 5 ans de prison par ledit tribunal. C’était en novembre dernier. Il purge sa peine à la prison de la ville algérienne de Tindouf. Et depuis, les membres de sa tribu ne cessent d’appeler à sa libération. Des appels qui ont gagné en intensité ces deux derniers jours.
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Ce lundi 12 février, une trentaine de jeunes ont repris, dans la matinée, leurs protestations entamées la veille à Rabbouni, revendiquant la libération de leur cousin. Et pour cause. Les protestataires ont appris que le wali de Tindouf-ville comptait effectuer, ce jour, une visite aux mines de Gara Jebilet en traversant les camps de Tindouf. C’est ainsi qu’ils se sont rassemblés au point de croisement entre les mines et les camps.
La route, comme l’indiquent nos sources et comme en attestent les images, a été bloquée avec des pneus usés. C’était avant que les jeunes manifestants n’y mettent le feu, obligeant le cortège à rebrousser chemin.
Lors du mouvement de protestation organisé ce début de semaine par des jeunes issus des Rguibat-Souaad dans les camps de Tindouf.
Les manifestants se sont par la suite dirigés vers l’intérieur du quartier général du Polisario où ils ont également mis le feu à des pneus usés, précisément devant les sièges du secrétariat général du front et de la maison d’hôtes des séparatistes, avant de se rendre devant le siège de la direction de la sécurité et de la documentation, soit les renseignements de la milice, où ils ont organisé un sit-in. Ils ont été dispersés en début d’après-midi par deux unités de la pseudo-gendarmerie du front.
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Il s’agit de la même prétendue gendarmerie qui, le 26 novembre 2023, a organisé une grève illimitée devant son siège à Rabouni. Sa revendication? La protection contre les clans tribaux et les gangs de la drogue qui font la loi et sèment la terreur sous la protection de hauts dirigeants séparatistes.
Pour rappel, dans les mêmes camps de Tindouf, la torture et le maintien en prison d’un jeune militant sahraoui ont mis à nu en juin dernier, à travers les réseaux sociaux, un flagrant délit de corruption des dirigeants du Polisario, suscitant un violent bras de fer entre les clans tribaux locaux. Le 25 juin, des dizaines de protestants appartenant à la tribu Rguibat Souaâd avaient convergé vers le siège du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies pour demander une protection internationale contre la répression du Polisario.