Le compte à rebours est lancé! Les Marocains se préparent aux festivités de Aïd Al-Adha, dans une période assez exceptionnelle, marquée par les sceaux conjugués de la hausse des prix et de la sécheresse. Au marché du bétail de Jemaa Fdalate, dans les environs de Mohammédia, l’esprit n’est pas vraiment à la fête. Entre les acheteurs qui découvrent les prix relativement en hausse des ovins et des éleveurs qui se plaignent surtout de l’augmentation du coût du fourrage.
Le très convoité Sardi, cette race connue pour être l’une des plus prisées des Marocains, s’affiche à des prix démarrant à 2.700 dirhams, pour culminer jusqu’à 7.000 dirhams. «L’offre est abondante cette année, mais le prix du fourrage est très élevé. Résultat, les prix des moutons le sont tout autant: je vends les miens, de la race Sardi, entre 3.500 et 4.000 dirhams», lance un éleveur rencontré sur place.
Son voisin de marché se targue d’être un brin plus compétitif, proposant ses Sardi de 7 mois à 2.700 dirhams, loin des 7.000 dirhams que réclame un troisième éleveur pour ses moutons, également des Sardi, certes aux gabarits plus imposants. Tous s’accordent sur un même point: la hausse des prix est moins causée par une quelconque rareté au niveau du cheptel que par l’augmentation de la facture des aliments de bétail depuis plusieurs mois.
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Un peu plus loin, on retrouve des moutons d’El Gara, la race la moins coûteuse du marché. Là, on est dans des tranches de prix avoisinant les 1.700 dirhams, ce qui fait dire à leur revendeur que le mouton destiné à l’immolation n’a pas été aussi accessible depuis des années. «Avec ces prix, tous les Marocains pourront acheter leur mouton. L’offre est abondante et plutôt de bonne qualité. Il y en a vraiment pour tous les budgets».
Jusqu’à présent, les services vétérinaires de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) ont identifié 5,4 millions de têtes d’ovins et de caprins destinés à l’abattage, selon le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohammed Sadiki.