Un quartier, une histoire EP-7: à la (re)découverte du boulevard Mohammed V, joyau architectural de Casablanca

Une vue du boulevard Mohammed V, à Casablanca. (K.Essalak/Le360)

Le 25/03/2025 à 21h00

VidéoDans ce septième épisode de la série «Un quartier, une histoire», Le360 vous emmène à la redécouverte du boulevard Mohammed V à Casablanca, l’une des plus emblématiques artères de la métropole, construite sous le protectorat français en 1915.

Sillonner le boulevard Mohammed V, c’est feuilleter un livre d’histoire à ciel ouvert, où les composantes de sa richesse architecturale sont autant de marque-pages. Et dans cette balade-lecture, nous sommes accompagnés par Salwa Jattari, chercheuse en histoire.

Traversant la ville en partant de la gare Casa Voyageurs, la plus ancienne gare ferroviaire de la ville, jusqu’à la place des Nations unies (auparavant nommée «place de France») et la vieille médina, cette artère mythique se baptisait à l’origine «boulevard de la Gare». Elle fut l’un des premiers grands chantiers urbains casablancais sous le protectorat français, ouvert précisément en 1915.

Pour le réaliser, «l’administration française avait fait appel aux deux architectes urbanistes Henri Prost et Jean Claude Nicolas Forestier, ce dernier étant également paysagiste», détaille notre guide du jour. D’autres architectes ont également été sollicités pour l’édification des différentes bâtisses qui longent le boulevard, parés de styles architecturaux distincts, poursuit-elle.

«Tel qu’il a été conçu et réalisé, le boulevard Mohammed V était intégré avec de beaucoup d’équipements qui étaient en mesure d’inciter les Européens à s’installer à Casablanca: poste, marché, hôtel, etc.», souligne Salwa Jattari. «Il séparait aussi deux églises: l’Église catholique Jean François d’Assise, construite en 1919, et l’Église évangélique, qui date de 1907», poursuit-elle.

Le Marché central, l’Hôtel Lincoln et la Poste

Ainsi, parmi les premières infrastructures construites sur le boulevard Mohammed V figure le Marché central, conçu par l’architecte Pierre Bousquet en 1917. En face, et la même année, le fameux Hôtel Lincoln, à l’élégante façade néo-mauresque, est sorti de terre sous le crayon de Hubert Bride. Le bâtiment de la Poste a été quant à lui construit en 1919. Dessiné par Pierre Bousquet, il abritait également le siège de la Bourse de Casablanca.

Parmi les autres bâtiments emblématiques, Salwa Jattari cite aussi l’immeuble Maret, signé par Hippolyte Joseph Delaporte en 1932, qui mêle avec audace les styles néo-classique et Art nouveau; ou encore l’Immeuble Levy et Charbon, réalisé en 1929, mariant lignes épurées et formes Art déco imaginées par Ignacio Sansone.

Aujourd’hui, entre flâneries urbaines et clichés Instagram, le boulevard Mohammed V reste un témoin silencieux des métamorphoses de la ville au fil des décennies, où chaque immeuble conte un chapitre de l’histoire casablancaise.

Par Achraf El Hassani et Khalil Essalak
Le 25/03/2025 à 21h00

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La sécurité des piétons, en particulier sur le boulevard Med V après dix-neuf heures, suscite des inquiétudes légitimes. Enfin, l'observation des flux piétonniers au centre-ville, caractérisés par une déambulation apparemment dépourvue de but précis, suggère un manque d'attractivité et une lacune dans la proposition d'une offre culturelle ou de loisirs suffisamment stimulante. En définitive, la maxime « Les Hommes avant les murs », riche de sagesse, nous rappelle avec force que l'aménagement et le développement urbains doivent avant tout être centrés sur le bien-être et les besoins de la population.

La gestion urbaine de cette ville semble soulever des interrogations quant à la valorisation de son patrimoine historique et au développement de son attractivité culturelle. Un déséquilibre manifeste se dessine, où la prédominance du commerce de gros tend à saturer l'espace public, privant ainsi les habitants et les visiteurs d'espaces dédiés à la découverte, à la flânerie et à la respiration urbaine. Par ailleurs, l'opportunité de certains investissements, tels que la réhabilitation de l'ancien bureau de poste, peut légitimement être remise en question, eu égard à l'évolution des modes de communication et à la trajectoire déclinante du courrier postal. les problèmes d'hygiène et de sécurité urbaines. Certains espaces publics, transformés en lieux d'aisance à ciel ouvert,

Malheureusement la crasse est partout malgré les efforts des responsables ! Le retour du civisme sera le bienvenu ...en parallèle à des amendes dissuasives vis-à-vis des contrevenants !

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