Comment Tlemcen a cessé d’être marocaine en 1836, tel que documenté par les archives françaises

Karim Serraj.

ChroniqueDans les archives coloniales de France, se cachent des livres d’historiens qui racontent, au 19ème siècle, une Tlemcen et une Mascara faisant partie du Royaume du Maroc. Parmi les auteurs se distingue Auguste Cour, qui retrace fidèlement le destin de ces deux villes, et surtout explique comment elles ont cessé un jour, le 11 janvier 1836, d’être marocaines, un événement qui marque la pénétration belliqueuse de la France dans l’Est marocain.

Le 08/12/2024 à 11h00

Selon l’historien Auguste Cour, en 1830, la prise d’Alger par les Français surprend le sultan du Maroc, Moulay Abderrahmane ben Hicham (règne de 1822 à 1859): «La prise d’Alger par les Français surprit aussi le Sultan du Maroc, qui se trouvait à Marrakech, et qui regagna rapidement sa capitale habituelle, dans les premiers jours de safar 1246 (fin juillet 1830)» («L’occupation marocaine de Tlemcen - 1830-1836», éd. Revue africaine, 1908).

Peu après, le Sultan reçoit un appel à l’aide de la part des «Maures» de Tlemcen, une coalition regroupant les familles marocaines influentes de la ville. Ces notables, conscients du danger que représente la progression française, envoient une délégation pour solliciter le soutien armé du Maroc. Cette dernière réaffirma l’allégeance des habitants de Tlemcen au Souverain et lui demanda «de les soutenir par les armes en cas d’attaque de la part des chrétiens». La délégation était conduite par Mohammed Ben Nouna (patronyme répandu au Maroc selon cette graphie Bennouna) «qui se fit nommer qaïd de Tlemcen», raconte Auguste Cour. Il précise que l’homme, qui aura un rôle important à Tlemcen, et sera le dernier gouverneur du Sultan lorsque la ville tombera, en 1836, entre les mains des Français, «était d’une famille originaire de Fès, où elle avait joué et joua encore plus tard un rôle politico-religieux. Les Fasi commerçants étaient, d’ailleurs, nombreux, à Tlemcen, influents par leur situation et leur culture intellectuelle plus soignée.»

Le massacre des Marocains de Mascara et la guerre civile en vue

La violence et le chaos s’intensifient à la suite de la chute de la régence d’Alger et de l’arrêt des recettes issues de la piraterie. «Pressurées par l’Odjeq qui n’avait plus les ressources de la course sur mer», les forces turques, dépourvues de leurs revenus traditionnels, se tournèrent vers une politique de prédation sur les populations maures et les villes sous obédience marocaine. L’auteur écrit: «L’ouest de la province d’Oran avait été à feu et à sang durant cette période.» Les villes, notamment Mascara, furent frappées par des massacres ciblant les confréries et figures religieuses affiliées au Maroc. Cour rapporte des atrocités, où «des massacres par les Turcs, à Mascara, ont décimé le marabout Tidjani et les confréries marocaines (Derkaoua, Aïssaoua, Tidjania)». Ce bain de sang exacerba les tensions, déclenchant une révolte généralisée contre les Turcs. Ces soulèvements, «menés par les marabouts et les confréries inféodés à la cour de Fès», placèrent la région désormais au bord de la guerre civile. La présence récente des Français à Alger ajouta une couche à cette crise en redessinant les équilibres de pouvoir.

Face à cette montée de violence et d’instabilité, le sultan Moulay Abderrahmane prit des mesures décisives pour rétablir l’ordre à l’Est. Auguste Cour précise que le Sultan réorganisa la gouvernance de la région, jusque-là administrée depuis Oujda: «Il créa un poste de khalifat du sultan pour la région de Tlemcen. Il nomma à ce poste Mouley Ali, le fils de son oncle et prédécesseur Mouley Sliman, et lui donna cinq cents hommes de troupes d’élite tirées du contingent des Oudaïa et des Abids, cent fusiliers, des artilleurs tirés des garnisons de Sla et de Rebat.» Cette nouvelle gouvernance, dotée de moyens militaires significatifs, visait à stabiliser une région en proie aux divisions et aux conflits depuis la prise d’Alger.

Dans ce contexte troublé, les tribus maghzen, traditionnellement alliées aux Ottomans, se retrouvèrent elles-mêmes divisées après la capitulation d’Alger. «Une partie sous la conduite d’El Mazari s’était tournée vers le Sultan du Maroc; une partie, subissant l’influence de Mustapha ben Ismaïl, s’était enfermée avec le Bey dans Oran», explique l’historien. Cependant, cette fidélité au pouvoir ottoman fut de courte durée: «La faction des Couloughlis qui avait d’abord fui à Oran ne devait pas tarder à suivre la première» et à faire allégeance à Moulay Abderrahmane. Cette transition fut facilitée par les liens religieux et historiques qui unissaient les populations au Maroc, comme le rappelle Auguste Cour: «Les tribus maghzen Douaïr et Zmala, les plus importantes, comptaient parmi les serviteurs religieux des chérifs marocains d’Ouazzane.»

Les habitants de Tlemcen, confrontés à l’effondrement de l’autorité ottomane et aux exactions des Turcs, se tournèrent également vers le Sultan du Maroc. «Les habitants de Tlemcen se concertèrent et envoyèrent une deuxième ambassade chez le Sultan, composée mi-partie de Couloughlis ou de gens du Maghzen turc de Tlemcen, mi-partie de Maures. Les Couloughlis étaient pleins de velléités de résistance mais ils ne pouvaient se tourner que du côté du Maroc.»

Le Maroc réaffirme sa souveraineté sur Tlemcen

Cette souveraineté marocaine, solidement établie, fut toujours acceptée par les populations locales, comme le souligne l’auteur: «Cette souveraineté du Sultan du Maroc fut reconnue sans coup férir par les régions de Mascara et de Veghris, par les Béni Chougran, les Hachem, les Hamyan, etc.»

Moulay Abderrahmane n’hésitait pas à mobiliser des ressources considérables. «De son côté Mouley Abderrahman ne cessait d’envoyer des renforts et de l’argent. Son agent des comptes, le chérif Abou Mohammed Abdesselam el Bou Inani avait apporté à Tlemcen et à Mascara des vêtements d’honneur, des enseignes, des drapeaux, des canons, des mortiers, de la poudre, des balles.» Ces envois visaient non seulement à équiper les troupes, mais aussi à renforcer l’image du Sultan comme protecteur légitime, dans le contexte de la pénétration coloniale française.

L’arrivée de Moulay Ali en octobre 1830 à Tlemcen marqua un moment d’allégresse populaire et de ferveur politique. «Les gens de Tlemcen se portèrent à sa rencontre à quelque distance de la ville. L’armée marocaine était grossie de tous les contingents du qaïd Idris (gouverneur d’Oujda), il était impossible de la loger en ville. La mahalla campa donc proche des murs à Feddan-Sba’a. Mouley Ali et sa suite furent logés dans la cité. On donna au jeune prince le palais de l’ancien bey Kara Sliman.»

L’auteur décrit une ambiance de liesse à Tlemcen. «Les Maures de Tlemcen étaient en fête. De tous les points du pays arrivaient des députations de bédouins pour reconnaître le pouvoir de Mouley Abderrahman. Mouley Ali, en compagnie du qaïd Idris, reçut ces députés. Quant aux Couloughlis, après avoir envoyé à Mouley Ali un cadeau de gada en signe de soumission, ils restèrent enfermés dans le Mechouar.»

Pour renforcer cette domination, Moulay Abderrahmane prit des décisions stratégiques en nommant des gouverneurs fidèles à des postes-clés. «Le sultan Moulay Abderrahmane installa le chérif Bel Amri à Mascara comme gouverneur.» Ce dernier se chargea aussitôt d’organiser l’administration locale et d’étendre l’autorité marocaine. «Les tribus maghzen ottomanes disparurent comme par enchantement des environs d’Oran et allèrent rejoindre Bel Amri qu’elles suivirent à Mascara.» À Mascara, Bel Amri entreprit de «lever les impôts pour le compte du Sultan du Maroc et à désigner des qaïds pour administrer les principales villes au sud et à l’ouest d’Alger.» Cette administration marocaine s’étendit jusqu’à Médéa et Miliana, où des représentants comme le chérif El Ma’athi et le chérif Mohammed ech Cherqi furent désignés au nom du Sultan.

Cependant, cette expansion de l’influence marocaine ne tarda pas à inquiéter la France, qui voyait ses ambitions en Algérie menacées. «Le territoire soumis à l’influence marocaine s’étant étendu», cela provoqua une réaction immédiate de Paris, qui considérait cette progression comme une rivalité directe. Selon l’auteur, l’influence marocaine «faisait tache d’huile jusqu’aux portes d’Alger et menaçait de s’étendre de plus en plus, de se substituer à l’influence française». La situation atteignit un point critique en mars 1831, lorsque les renseignements français d’Algérie interceptèrent un message appelant à une intervention marocaine: «Les agents français saisirent sur des colporteurs indigènes un appel des Maures influents d’Alger à Mouley Ali.» La France, déterminée à sécuriser sa mainmise sur l’Algérie, allait bientôt recourir à des mesures plus coercitives.

La France menace de bombarder Tanger et force le Maroc à se retirer partiellement de Tlemcen et Mascara

Cette situation, jugée intolérable par Paris, précipita une escalade de tensions. Comme l’affirme l’historien, «la souveraineté marocaine ne pouvait être tolérée par la France», elle représentait une entrave aux ambitions coloniales françaises en Algérie. Pour imposer sa domination, la France adopta une politique agressive, dépêchant dès avril 1831 le général Boyer dans la région, un homme à poigne et vétéran des campagnes d’Égypte, connu pour ses méthodes expéditives.

La stratégie de Boyer était sans pitié. À l’égard des caïds et gouverneurs marocains, «le général Boyer procéda avec eux à la Turque. Chaque fois qu’il en prenait un, il le faisait exécuter sans jugement». Cette brutalité systématique visait à briser les résistances locales, mais aussi à envoyer un message clair au Sultan marocain: toute tentative de maintenir une présence marocaine dans la région serait écrasée.

En mars 1832, Paris choisit d’exercer une pression directe sur le Maroc. Un ambassadeur, le comte de Mornay, fut dépêché à Tanger avec une mission précise: obtenir une renonciation formelle du sultan Moulay Abderrahmane sur Tlemcen et la région. Pour accentuer cette menace diplomatique, un navire de guerre français mouilla au large de Tanger, prêt à bombarder la ville. Comme le documente l’auteur, «la présence d’une escadre à Tanger et la menace d’un bombardement assurèrent une pleine réussite à la mission; les agents marocains furent tous rappelés». Ce chantage, appuyé par la force militaire, contraignit le Sultan à céder face aux exigences françaises.

Malgré cette démonstration de force, Moulay Abderrahmane parvint à sauver une forme de présence à Tlemcen. «Mahi ed Din (père de l’émir Abd-el-Kader, NDLR) avec le titre de khalifa du Sultan, et Mohammed ben Nouna avec le titre de pacha» furent maintenus en poste, avec des rôles précis. Mohammed ben Nouna, en particulier, reçut la responsabilité de «la surveillance et du contrôle des subsides envoyés du Maroc». Ces subsides, essentiels pour soutenir les communautés marocaines sur place, illustrent la ténacité du Sultan, qui a refusé d’abandonner ses fidèles, malgré les pressions françaises.

La menace de bombardement de Tanger restera comme un symbole des méthodes coercitives employées par la France pour redéfinir les frontières et redessiner les rapports de force au Maroc.

Quand l’émir Abd-el-Kader, le trublion, entre en scène

En 1833, surgit le personnage énigmatique de l’émir Abd-el-Kader. Son rôle ambigu à Tlemcen est abordé par Auguste Cour. Selon l’auteur, Abd-el-Kader avait combattu au nom du Sultan du Maroc: «les Maures de Tlemcen avaient prêté serment à Mouley Abderrahman qu’ils considéraient toujours comme leur souverain. Ils voulaient bien se soumettre à Abd el-Qader, mais avec la même condition: celle de reconnaître la suprématie du Sultan du Maroc. Abd el-Qader y consentit.» Cette reconnaissance de la souveraineté marocaine lui permit de consolider sa légitimité auprès des populations locales.

Fidèle à cet accord, l’émir entreprit une série d’actions symboliques pour manifester son allégeance: «L’émir entra à Tlemcen, adopta, comme son père, le titre de “khalifa du Sultan” après avoir envoyé une ambassade, et une lettre de soumission à Mouley Abderrahman, et fit faire dans toutes les mosquées la prière au nom du souverain du Maghreb. Il choisit, comme vizir, Bou Hamidi, le chef de la tribu des Oulhaça. Les habitants lui donnèrent la même résidence qu’à son père, la maison de Kara Sliman.» Ces gestes, à la fois politiques et religieux, visaient à asseoir son autorité tout en affirmant son rôle comme représentant du Sultan.

L’émir Abd-el-Kader ne se contenta pas de cette reconnaissance. Il engagea une correspondance avec les ouléma de Fès pour obtenir une base théologique solide dans sa lutte contre les Français. «Abd-el-Qader écrivit le 19 Dzou’lhidja (mars 1833) aux Ulémas de Fès leur demandant une consultation juridique sur la conduite à tenir par les musulmans vis-à-vis des Français. Le jurisconsulte Abou’IHasen ‘Ali ben Abdesselam Madidech et-Tsouli répondit à cette lettre par ordre du Sultan, et la réponse en faveur d’Abd-el-Qader fut répandue à des quantités d’exemplaires au milieu des populations indigènes.» Cette fatwa, émise au nom de l’Amir el Mouminine, légitima son jihad contre la colonisation et renforça son autorité auprès des populations de l’Est.

Moulay Abderrahman apporta également une aide matérielle précieuse. Celui-ci «ne cessa de pourvoir aux approvisionnements de l’émir en chevaux, armes, argent, par l’intermédiaire de l’Amin de Fès, Hadj Taleb ben Djaloun el Fasi.»

Abd-el-Kader, fort de son soutien théologique et matériel, établit son quartier général à Mascara. «Pour mener le jihad, Abd-el-Qader établit son quartier général à Mascara.» Cette ville devint le centre névralgique de sa lutte contre l’invasion coloniale, où il imposa des mesures drastiques: «Fort des décisions des Ulémas de Fès, l’émir interdisait à tous les indigènes, sous peine de mort et de confiscation de tous leurs biens, d’entrer en communication avec les chrétiens.» Une politique en apparence d’une rigueur absolue qui témoignait de sa détermination à défendre les terres musulmanes.

Enfin, «partout dans l’Oriental, les partisans d’Abd-el-Qader ne cessaient d’être approvisionnés par le Maroc.» Ce soutien continu du Royaume chérifien fut un pilier de la résistance de l’émir.

Les accointances entre l’émir Abd-el-Kader et la France

Les accointances entre l’émir Abd-el-Kader et la France demeurent l’un des aspects les plus étranges, lors de la perte de Tlemcen, par le Maroc, en 1836. Si l’émir est parfois perçu comme un héros, certains documents révèlent une réalité plus complexe, marquée par des négociations secrètes et des accords implicites avec l’ennemi qu’il combattait publiquement. Ainsi, Auguste Cour souligne avec étonnement que «la France approvisionnait Abd-el-Qader», opérant dans l’ombre pour maintenir une relation ambiguë avec l’émir. Cet historien rigoureux, dont les travaux font encore autorité de nos jours, mentionne des réunions tenues à l’abri des regards, notamment à Mascara, entre Abd-el-Kader et les commandants français de Maligny et Tatarau: «Le général Desmichels envoya à Tlemcen les commandants de Maligny et Tatarau se rendre compte de la situation. Mais il les fit passer auparavant par Mascara pour discuter avec l’émir.» Ces rencontres, soigneusement orchestrées, reflètent une stratégie double de la part des Français, cherchant à manipuler l’émir, à l’utiliser pour la conquête.

Le paradoxe se manifeste aussi dans l’assistance matérielle accordée par la France. L’émir, tout en dénonçant les Français comme des mécréants à combattre, reçut des armes de leur part. Comme le souligne le document: «Abd-el-Qader ne possédait que quatre petites pièces de campagne insuffisantes pour battre les murs et mal approvisionnées. Il demanda au général Desmichels deux obusiers de siège. Celui-ci les demanda en France. Desmichels fut autorisé, les deux obusiers arrivèrent et furent livrés à l’émir.» Cette aide, loin d’être anodine, conforte l’hypothèse d’un double jeu de part et d’autre, où intérêts stratégiques et pragmatisme militaire prenaient le pas sur les idéologies affichées.

Cependant, ce jeu d’alliance trouble ne passa pas inaperçu. En 1835, le Sultan du Maroc, qui considérait Abd-el-Kader comme un allié contre l’expansion coloniale, découvrit ces tractations secrètes. L’auteur évoque un véritable pacte conclu entre l’émir et les Français: «Sur ces entrefaites, le traité des Français avec Abd-el-Qader fut dévoilé. Le Sultan du Maroc, furieux de voir le rôle joué par celui-ci, renvoya Mohammed ben Nouna à Tlemcen reprendre ses fonctions de pacha.» Ce fait historique prouve la trahison de Abd-el-Kader et explique l’arrêt des aides marocaines. Pourchassé par les Français qui le traquent désormais, Abd-el-Kader se réfugiera au Maroc et provoquera la zizanie, appelant au jihad les tribus marocaines.

Les Français prétextent, en 1836, la capture de Abd-el-Kader et occupent Tlemcen

En 1836, la France trouve un prétexte pour étendre son emprise sur l’Est marocain: la traque de Abd-el-Kader. Cette année marque un tournant décisif pour la région de Tlemcen, alors placée sous l’autorité du gouverneur Mohammed Ben Nouna. Le 11 janvier, l’armée française envahit la ville, s’y installe et y sème la désolation.

À l’approche des troupes françaises, le gouverneur Mohammed ben Nouna, conscient de l’issue inéluctable de cette offensive, organisa à la hâte son repli: «Le gouverneur Mohammed ben Nouna hâta ses dernières dispositions et le 8 janvier il se mettait en route, trois jours avant que les avant-gardes françaises ne soient en vue de Tlemcen.»

Face à l’arrivée imminente des Français, la population marocaine de Tlemcen, frappée par la terreur, abandonna la ville. Selon le même témoignage: «La ville fut aussitôt évacuée par les Maures. Ils avaient emmené avec eux leurs femmes, leurs enfants, tout ce qu’ils avaient pu emporter de leurs biens mobiliers. Le reste, ils l’avaient enfoui sous terre, dans leurs demeures, pour le soustraire aux convoitises des pillards.»

Tlemcen, vidée de ses âmes et de sa vitalité, devient alors le théâtre d’un pillage systématique. Les trésors enfouis, vestiges de vies brutalement interrompues, resteront les ultimes témoins de la résistance passive d’une population contrainte à l’exil. Cet épisode n’est pas seulement le récit d’une conquête militaire, mais aussi celui d’un déracinement culturel et humain qui annonce les ravages plus larges de la colonisation française dans la région.

Par Karim Serraj
Le 08/12/2024 à 11h00